Que faire si la crise ou la guerre arrive?
- mfellbom
- 15 févr.
- 4 min de lecture

Il ne s'agit en aucune manière ici d'être alarmiste ou pessimiste!
Je trouve juste intéressant pour nos amis non suédois de savoir ce qu'il y a dans cette brochure distribuée entre 1943 et 1991 puis de nouveau depuis 2018 de façon annuelle, à tous les ménages suédois. La même chose existe en Finlande, les Pays baltes et en Allemagne.
Le fait que l'équivalent n'existe pas en France ou en Europe du Sud est lié sans doute à l'impression qu'aucun conflit n'a lieu à proximité suffisante pour craindre des répercussions sur nos territoires. Mais d'une manière plus générale, c'est peut-être aussi une question de pragmatisme qui a toujours incité les sociétés du Nord à ne pas hésiter à discuter ou se préparer pour l'eventualité d'une crise.
Les liens pour accéder à la brochure sont :
en français
en anglais
C'est une lecture intéressante, et je vous laisse y jeter un œil.
Une chose qui m'a frappé, c'est l'objet qu'on devrait tous avoir chez soi en toutes circonstances... Essayez de deviner, la réponse est en bas de ce post... ;)
Au lieu de raconter ce qu'il y a dans la brochure, une récente interview dans Dagens Industri, un quotidien financier suédois, avec des experts et des gradés militaires, a donné quelques indications très intéressantes et parfois contre-intuitives sur ce à quoi il faut s'attendre en cas de crise. Certains comportements discutés peuvent être liés à des questions de culture mais dans l'ensemble, ils se révèlent apparemment assez généralisés.
Oubliez le chaos et l'anarchie : les bons voisins sont plus importants que les conserves.
Les "Cassandre" et les "preppers" (qui se préparent à la catastrophe. ..) conseillent depuis longtemps d'avoir des provisions de nourriture et des sacs à dos d'évacuation prêts à l'emploi en cas de guerre.
Mais maintenant qu’une menace réelle pèse sur la Suède, rares sont ceux qui savent comment réagir réellement. Il faut savoir qu'une conscience collective sur la possibilité d'une guerre (en l'occurence avec la Russie) n'est que très récente, et remonte à l'invasion de l'Ukraine en 2022.
David Bergman, lieutenant colonel, docteur en psychologie et chercheur auprès de l'école supérieure militaire suédoise, vient de sortir un livre intitulé : "Qui es-tu si la guerre arrive?"
Il considère que la question qui est à la base d'une préparation mentale est d'accepter l'idée que ça pourrait arriver.
Il existe de nombreux "preppers" équilibrés et talentueux, mais cette culture elle-même est souvent néfaste et peut être contre-productive, car elle est individualiste et dystopique. Cela suppose que la société s’effondre sous l’effet du stress – mais c'est très rarement le cas.
Mis à part les militaires, réservistes, professionnels de la santé, de la police ou des pompiers, sécurité civile etc, il préconise que tout le monde poursuive la vie comme d'habitude, afin que la société elle-même continue de vivre, ce qui est souvent le plus grand challenge.
"Nous avons besoin de gens pour s’assurer que tous reçoivent leur salaire et que les magasins restent ouverts pour que tout le monde puisse faire ses achats, par exemple. »
"Au niveau individuel parce que c'est là qu'on se sent le mieux. C'est au travail que vous avez vos collègues et une structure, et vous pouvez y parvenir mieux si vous avez un sentiment de sécurité dans les choses et les actes de tous les jours, comme manger quelque chose de bon le soir. Les routines existent pour une raison, c'est la meilleure façon de gérer le stress."
Par contre, identifier ses propres forces et faiblesses afin de comprendre quelle place chacun peut prendre dans un groupe afin de contribuer au mieux, est une question à se poser.
Il est généralement optimiste face aux comportements documentés d'individus, de groupes het de sociétés en temps de guerre et considère qu'il y a 3 mythes autour de cette dernière :
✓ L'ANARCHIE
Mythe : La société va s’effondrer sous la tension.
Vérité : Plus le stress est grand, plus les structures sociales ont tendance à se renforcer et les gens sont soudés les uns aux autres.
✓ LA PANIQUE
Mythe : Les gens perdent la maîtrise de soi et se comportent de manière irrationnelle et antisociale.
Vérité : La panique pure est rare et se produit généralement lorsque les gens se sentent impuissants sans le soutien d'un groupe, par exemple lorsqu'ils sont oppressés par la foule ou littéralement sous l'eau. Les gens réagissent généralement aux menaces en rassemblant des informations, en trouvant des alternatives et en agissant de manière délibérée.
✓ LE PILLAGE
Mythe : La guerre et les catastrophes entraînent l'anarchie et des comportements criminels tels que le pillage et le vol.
Vérité : Les pillages sont extrêmement rares, mais la croyance qu'ils se produiront est forte, influençant les attentes des gens, les reportages des médias et la gestion du gouvernement, ce qui crée à son tour un cercle vicieux.
Bref, "en temps de guerre, nous avons tendance à nous unir pour le bien du groupe de la société et à nous adapter, malgré un stress accru. La criminalité a tendance à diminuer dans les conflits", dit-il.
L'objet à toujours avoir chez soi... :

Eh oui, une rupture d'internet ou de l'électricité nous laisserait vite sans communication avec l'extérieur... Une bonne radio à piles permettra toujours de savoir où en est la situation.
Lorsque les autorités suédoise ont republié la brochure en 2018, il a suffi de 2 semaines pour ne plus en trouver une seule dans le commerce, les socks étant épuisés... :)


Commentaires