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Revenons 10 jours en arrière, au Décret sur le Terrorisme signé par Trump le 25 septembre...

Dernière mise à jour : 15 oct.

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Ne vous inquiétez pas, il n'y a pas de lien dans l'image ci-dessus, vous le trouvez ci-dessous...

À l'heure où Trump et son administration continuent de nous submerger de décisions et de manœuvres de plus en plus scandaleuses et difficiles à croire (prenez par exemple le discours de Trump aux 800 commandants militaires américains les plus gradés mardi dernier, annonçant la « guerre intérieure », visant à envoyer des troupes dans les villes - gouvernées par les démocrates -...), Timothy Snyder donne la meilleure analyse que j'ai trouvée sur le mémo du président américain sur la terreur signé le 25 septembre, avec très peu d'échos dans les médias européens.

Vous pouvez écouter l'explication dans la piste audio ci-jointe (en anglais) ou lire la transcription ci-dessous.

De toute évidence, l'extension de la guerre de l'administration Trump contre ses adversaires politiques prend de l'ampleur, ce qui est effrayant...



Ici Timothy Snyder. Nous sommes le 25 septembre 2025. Je voulais partager quelques réflexions sur la note de M. Trump sur le terrorisme, publiée aujourd'hui.


Pensée numéro un : ce mémorandum remet en cause la tradition fondamentale de la liberté et du droit américains, à savoir l'individualité. Notre tradition part du principe que nous sommes des individus jugés sur la base de nos actes. Ce mémorandum, au contraire, part du principe que le monde est gouverné par des entités mystérieuses et invisibles auxquelles les individus peuvent être arbitrairement associés par le pouvoir du gouvernement, les rendant ainsi coupables et passibles de poursuites et de sanctions.


Deuxième problème : non seulement la responsabilité est collective, mais on nous associe à quelque chose qui n'existe pas, à un fantôme. Il n'existe pas de grande organisation de gauche mystérieuse et sous-jacente responsable de tout, de tous les maux du monde. Elle n'existe pas. Mais l'histoire nous apprend que le recours à des organisations inexistantes permet aux gouvernements de cibler tout le monde. Cela signifie que les poursuites peuvent être illimitées.

Il n'y a pas de limite définie. Cela signifie que l'interrogatoire peut se poursuivre indéfiniment, car, puisque la chose n'existe pas dans le monde réel, elle ne peut être mise en œuvre que par des protocoles d'interrogatoire. Et ce n'est pas un hasard si le mémo est très éloquent quant à la nécessité d'interroger longuement les suspects.


Troisièmement, la note repose sur un renversement de la réalité. Elle nous invite à croire que les actes de violence politique individuels sont tous le résultat de cette organisation politique inexistante, mais de gauche. C'est sur cette partie de la gauche que je souhaite me concentrer. En réalité, environ 70 % des actes de violence politique à motivation politique aux États-Unis proviennent de l'extrême droite. Ce fait est documenté par le gouvernement fédéral ainsi que par des organisations indépendantes. Il est à noter que le FBI vient de supprimer ces statistiques de son site web. Pourtant, ce sont des faits. On nous demande de croire le contraire, et on nous dit que si nous critiquons l'extrême droite, si nous relevons des faits la concernant, cela pourrait nous amener à être associés à des activités que le gouvernement considère comme criminelles.

Mais il y a quelque chose d'encore pire dans ce renversement de réalité. Les groupes qui seront ciblés ne sont bien sûr pas des complotistes d'extrême gauche invisibles et tout-puissants.

Les groupes qui seront effectivement ciblés seront ceux qui s'intéressent à des questions telles que le décompte des voix, les droits de l'homme, la liberté d'expression et l'État de droit. Ce sont ces groupes qui seront effectivement ciblés, qui le seront et qui le sont déjà. Tout cela va donc à l'encontre de la tradition constitutionnelle américaine fondamentale.


Tout cela, ce renversement de la réalité, cette prise pour cible d'un fantôme, relève d'un vaste mensonge. Et tout cela relève aussi d'un cliché. C'est familier. Ça a déjà été fait et ça ne marche pas forcément. Le cliché, c'est qu'il y a urgence. C'est ce qu'ils disent toujours.

Le cliché, c'est que l'autre camp, ce sont des terroristes. C'est ce qu'ils disent toujours. Le cliché, c'est qu'il existe une organisation mystérieuse et sans fond qu'il faut traquer jusqu'au bout du monde et transgresser toutes les règles pour la trouver. C'est ce qu'ils disent toujours. On le sait depuis le XXIe siècle, le XXe et le XIXe.

Les Pères fondateurs nous ont prévenus : c'est précisément en cas d'urgence imaginaire que notre république pourrait s'effondrer. La plupart de ces actes sont donc scandaleux. Une grande partie est clairement illégale. Le Congrès a un rôle à jouer. Il peut adopter des lois pour empêcher ces actes. Les tribunaux ont un rôle à jouer. Ils peuvent déclarer des actes illégaux et entendre les témoignages de personnes persécutées. Les commentateurs ont un rôle à jouer pour décrire clairement la situation. Les citoyens ont un rôle à jouer : ils ne veulent pas être soumis à une urgence imaginaire fondée sur un énorme mensonge qui anéantit l'essence même de la liberté et du droit américains. Nous avons tous un rôle à jouer. Cela s'est déjà produit. Cela peut être arrêté.

Merci.



 
 
 

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